Deux continents, deux pays, deux femmes : l’une est australienne, l’autre kényane. Malgré les 11 000 kilomètres qui les séparent, Georgie et Nancy sont liées par une amitié qu’aucune distance ne saurait dissoudre. Ce lien durable s’est noué il y a plus de 20 ans.
En s’asseyant en face de son ordinateur ce jour-là, l’Australienne Georgie Paschalis ne s’attendait pas à la surprise qu’elle s’apprête à vivre, alors qu’un visage familier apparait dans un message vidéo. La femme qui se trouve sur son écran ressemble à la photo de la fillette que Georgie a conservée sur sa table de chevet durant tant d’années.
« Oh, mon Dieu! », dit-elle en éclatant en sanglots. Sur son écran d’ordinateur, elle voit Nancy, souriante et joyeuse, depuis le Kenya.
Au commencement
En 1994, Georgie Paschalis, 20 ans, vivait encore chez ses parents à Melbourne, en Australie. Un jour, après avoir vu un documentaire de Vision Mondiale sur l’Afrique, la jeune femme a décidé de parrainer un enfant. Elle n’a pas demandé la permission ni confié à personne sa décision de devenir marraine. Quelques jours plus tard, elle recevait la photo d’une petite fille par la poste.
« Je voulais juste donner, avec l’espoir que je puisse faire une différence », nous a récemment confié Georgie, en se souvenant de son geste.
Ce que Georgie ne savait pas à l’époque était que sa générosité aurait une incidence importante sur la vie de la petite fille. Comme des millions d’enfants dans le monde, cette dernière manquait des soins de santé les plus élémentaires, d’éducation et d’un accès à l’eau potable.
Son nom est Nancy
Enfant, Nancy ne savait pas ce que l’avenir lui réservait. Née dans le comté de Kajiado au Kenya, la petite fille avait déménagé avec sa mère et ses frères après la séparation de ses parents. Elle s’est retrouvée à Oltepesi, une région de plaine aride sans eau courante.
« Je me souviens que la première fois que j’ai demandé de l’eau, on m’a amené ce liquide brun qui ressemblait à du thé africain. J’ai réalisé que c’était bien de l’eau, mais de l’eau d’un étang », se rappelle Nancy. Elle se souvient aussi avoir vu des femmes de sa communauté transporter de l’eau sur leur dos, parfois sur 5 kilomètres.
Nancy rêvait d’une autre vie. Elle voulait aller à l’école. Cependant, parce qu’elle était une fille, Nancy était découragée d’étudier et de poursuivre une carrière.
« Les filles étaient considérées comme inférieures aux garçons. Peut-être encore aujourd’hui. Je n’étais pas censée être plus intelligente qu’eux », explique-t-elle.
ne pour toutes...
Grâce au soutien de Georgie par le programme de parrainage Vision Mondiale, Nancy a pu continuer d’aller à l’école. Le programme a également fourni de nouveaux uniformes, livres, sacs, vêtements, salles de classe, des aides à la scolarité et des citernes d’eau potable pour les nombreux élèves de la région.