Ngala ne parle pas, ses grands yeux sont inquiets. Pendant que je parle à sa mère, elle ne fait aucun bruit et bouge à peine.
La plupart des enfants de 4 ans courent partout avec une énergie débordante, mais Ngala reste blottie dans les bras réconfortants de sa mère. Gravement mal nourrie, elle fait partie des 800 000 enfants qui ont besoin d’une aide alimentaire d’urgence dans la province du Kasaï en République démocratique du Congo (RDC).
Une famille en crise
Le père de Ngala a été décapité par les milices l’été dernier, laissant la mère, Antoinette, s’enfuir avec ses six enfants. La famille s’est rendue à pied dans un village où vivaient des proches, dans la province du Kasaï-Central. 1,84 million de personnes se sont déplacées à travers le pays en 2018. La famille d’Antoinette est l’une des nombreuses familles dont l’esprit de résilience a été mis à l’épreuve dans ces temps difficiles.
« Nous avons fui en juillet dernier, après les troubles avec les milices de Kamuina Nsapu », dit doucement Antoinette. « Nous sommes venus sans rien, pas même des vêtements de rechange. »
La famille d’Antoinette l’a aidée à construire une petite maison pour elle et ses enfants, mais sans terre à cultiver, elle a du mal à gagner sa vie. Ngala est trop jeune pour aller à l’école et ses frères et sœurs plus âgés n’étudient pas non plus.
La famille ne mange qu’une fois par jour, parfois moins que ça. Ils survivent grâce au manioc qu’Antoinette achète avec les petites sommes d’argent qu’elle parvient à récolter en faisant des travaux ménagers et en s’occupant des cultures d’autres familles.
L’infirmier en chef Willy effectue un dépistage de malnutrition chez Ngala pendant que l’autre infirmière observe.
Une nouvelle préoccupation : Ebola
Présentement, Antoinette s’inquiète surtout de trouver de la nourriture. Mais l’épidémie mortelle d’Ebola qui touche son pays est également préoccupante. Depuis le 18 juillet, l’épidémie d’Ebola en RDC est la deuxième plus importante de l’histoire, avec plus de 2 500 cas et 1 600 décès. Pour lutter contre cette menace émergente, Vision Mondiale a formé des pasteurs, des imams et des agents de santé communautaires afin de prévenir la propagation du virus Ebola. Parce que les membres de leurs communautés leur font confiance, les dirigeants religieux comptent parmi les mieux placés pour rompre la chaîne de transmission.
Soutien pendant la famine
Grâce à votre soutien, Vision Mondiale et le Programme alimentaire mondial luttent ensemble contre la malnutrition dans la communauté de Ngala et dans 96 centres de santé du Kasaï. Les organisations fournissent notamment des suppléments alimentaires et des denrées de base pour les enfants et les adultes.
L’énergie de jouer chaque jour.
L’étincelle des rires.
La liberté pour une mère de ne plus s’inquiéter.
Certes, Antoinette et ses enfants ont bien du mal à retrouver un confort minimal. Mais la capacité de cette famille à se réinventer, en plus d’un soutien constant, donnent espoir en l’avenir.
Antoinette et ses six enfants font de leur mieux pour joindre les deux bouts dans leur nouveau village.