De Scovia Faida Charles, chargée de communication, Vision Mondiale Soudan du Sud; Édité par Daniel Wilcox
"Malgré les risques, j’adore mon travail. Je veux protéger nos communautés contre les maladies," nous confie Jackline, une infirmière de 23 ans qui travaille avec l’une des équipes de préparation et d’intervention contre la maladie à virus Ebola de Vision Mondiale.
Réfugiée sud-soudanaise née en Ouganda, Jackline a obtenu son certificat d’infirmière en 2017. Peu de temps après, elle est retournée à ses racines et a commencé à travailler dans les centres de santé communautaires du Soudan du Sud à la frontière avec la République démocratique du Congo.
En février 2019, une urgence lui a donné l’occasion de mettre ses talents en pratique. Plusieurs régions de la République démocratique du Congo voyaient éclore une épidémie d’Ebola, et le pays vivait la seconde flambée la plus violente d’éclosion de la maladie. On finira par compter 2 000 morts et 3 000 contaminations confirmées.
Être face à Ebola
"J’ai suivi plusieurs formations sur la lutte contre Ebola avec l’Organisation mondiale de la Santé. Nous avons appris comment détecter les cas, à nous désinfecter proprement après le traitement des patients, à sensibiliser les communautés et à effectuer des contrôles à l’entrée des villages," nous confie-t-elle.
Jackline faisait partie de l’équipe de Vision Mondiale qui a répondu à six cas suspectés d’Ebola. "Le premier cas me fait encore de la peine à ce jour, parce que je voyais la mère saigner du nez. Elle pleurait et nous suppliait de lui donner un traitement. J’ai pensé à ce qui arriverait à ses deux enfants s’il s’avérait qu’elle était atteinte par Ebola. À partir de ce jour, je me suis promis de faire de mon mieux pour aider," se souvient-elle.
"Je rappelle à tout le monde de prendre les précautions nécessaires pour rapporter les cas suspectés d’Ebola à l’unité d’isolation," ajoute-t-elle.
Jackline (à gauche), explique les signes et les symptômes d’Ebola à une patiente.
Comme peu de travailleurs de la santé en RDC et au Soudan du Sud possèdent cette formation, le rôle de Jackline est crucial. Sa responsabilité principale consiste maintenant à empêcher la maladie de se répandre en contrôlant les symptômes du virus Ebola à la frontière.
Ce travail est très important pour Jackline et elle est déterminée à aider, malgré le danger. Selon ses propres dires: "Depuis que je suis petite, je rêve de faire quelque chose pour mon pays. Mon but aujourd’hui est d’aider à protéger les communautés les plus vulnérables du Soudan du Sud et de participer à la lutte contre le virus Ebola."
"J’espère qu’un jour, les services de santé parviendront à rejoindre la population du Soudan du Sud à temps. Je travaille fort pour aider mon peuple, surtout dans des circonstances aussi terribles," poursuit-elle.
Jackline tient à garder les familles en bonne santé, et à les protéger d’Ebola.
Depuis août 2018 et l’éclosion de l’épidémie en République démocratique du Congo (RDC), Vision Mondiale dirige des activités de sensibilisation au virus Ebola. Vision Mondiale dirige actuellement des services de contrôle à neuf points d’entrée de la frontière, dont l’un entre la RDC et le Soudan du Sud.
Nous avons également mis en place le programme de préparation et d’intervention contre la maladie à virus Ebola dans 42 centres de santé, dans lesquels sont formés les travailleurs de la santé de première ligne, comme Jackline. Dans ces régions, nous installons et réparons également des installations d’eau potable.