Plus que nécessaire : Comment le parrainage d’un enfant aide toute une communauté

Updated sept. 12, 2018
LECTURE DE 5 MINUTES
À la mort du frère de Debby, le deuil a envahi le village. Avant sa naissance, son frère de 6 ans a succombé à la diarrhée après avoir bu l’eau d’un ruisseau pollué.  

On peut lire la tristesse dans les grands yeux d’Obby Kachepo, 52 ans, le père de Debby, quand il se souvient « à cette époque, la mort était partout ».  

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Obby Kachepo, 52 ans, se souvient qu’avant l’arrivée de Vision Mondiale dans sa communauté, la vie était très difficile.
Photo : Laura Reinhardt


En octobre 2009, Vision Mondiale a lancé un programme de parrainage d’enfants à Moyo, dans le sud de la Zambie. 

« Lorsque Vision Mondiale est arrivée, elle a apporté des changements », explique Obby.

Grâce au programme de parrainage, Vision Mondiale a travaillé avec des dirigeants locaux pour relever les défis qui menaçaient la communauté. Sept nouveaux puits furent forés, et cinq puits hors service furent réparés. Les membres de la communauté comme Obby ont reçu une formation pour promouvoir une bonne hygiène. 

En 2011, l’année de naissance de Debby, Vision Mondiale a commencé à fournir des chèvres aux familles de Moyo. Le personnel a invité les membres de la communauté à désigner 50 familles qui recevraient quatre chèvres d’un fournisseur local ainsi qu’un bouc d’une communauté extérieure — d’excellentes chèvres.  

« L’espèce que Vision Mondiale a apportée était différente », explique Obby. « Ces chèvres sont grandes. Les croisements ont permis de rendre nos chèvres traditionnelles plus grosses. »

Les 50 familles ont appris à s’occuper des chèvres, notamment en construisant des abris pour les garder en sécurité. Lorsque les animaux se sont multipliés, les familles ont donné les petits à d’autres familles.  

En juillet 2012, Debby a été parrainée par une femme nommée Debbie et son mari, David. L’année suivante, la famille de Debby a reçu cinq chèvres de la part d’une famille dont les chèvres s’étaient reproduites.

Doucement, Moyo se transformait. Les familles prospéraient et la joie apportée par le parrainage débordait le long des chemins bordés de tournesols qui traversaient le village jusqu’à la maison de Brendah, la meilleure amie de Debby. 

Brendah vit avec sa grand-mère de 73 ans, Elinah, et six autres enfants orphelins ou abandonnés par leurs parents.

Même si Brendah n’est pas parrainée, elle a accès à l’eau potable apportée grâce au parrainage, comme tous les enfants de la communauté. Le parrainage a complètement transformé sa vie.

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Debby aide sa meilleure amie, Brendah, à pomper de l’eau dans son récipient.
Photo : Laura Reinhardt


L’accès à l’eau potable permet à Brendah de ne plus manquer l’école à cause de maladies liées à l’eau. Cela la rapproche de son rêve de devenir infirmière.

Près de la maison de Debby vit un garçon âgé de 10 ans du nom de Lightwell. Tout comme Brendah, Lightwell n’a pas encore de parrain, mais il peut assister au camp de lecture de Vision Mondiale qui a lieu les fins de semaine. Lightwell ne se déplace jamais sans un livre à la main.

« Ce que je préfère, c’est la lecture », explique-t-il. « J’aime lire encore plus que j’aime le soccer. » 

À Moyo, les élèves se réunissent sous les arbres ou dans des champs. Les cours sont entrecoupés par des jeux. Les enseignants aident chaque enfant. Les affiches flottent dans la brise, accrochées aux branches des arbres. Dessus, on peut lire des mots en tonga, la langue locale. Les enfants chantent les voyelles : A, E, I, O, U, devient A, « meuh », I, O, U, car les chansons sont souvent interrompues par les vaches qui passent.

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Lightwell, 11 ans, aime beaucoup le camp de lecture de Vision Mondiale. Photo : Laura Reinhardt

« Tous les enfants peuvent se rendre au camp de lecture, qu’ils soient parrainés ou non », explique Shepherd Chilombe, 48 ans, responsable du programme.

Béatrice, âgée de 11 ans, est une autre participante enthousiaste du camp. Elle est tout aussi amusante et pleine de vie que son amie Debby. Bien que Béatrice ne soit pas encore parrainée, elle et sa famille profitent du travail agricole de Vision Mondiale à Moyo.

Le beau-père de Béatrice, Patrick, 51 ans, est un agriculteur exemplaire : il cultive des tournesols, des pois, du gombo, des tomates et du maïs. « Nous avons beaucoup à manger », dit-il. « Il nous reste encore du maïs de la saison dernière. »

Comparé à la situation il y a huit ans, c’est une transformation miraculeuse. Un jour, Patrick a ressenti un spasme musculaire. Quelque temps après, la douleur insupportable l’empêchait de marcher.

« J’avais abandonné », dit-il. « Je restais assis sur un matelas fait de sacs, chaque jour, toute la journée. » Patrick fut l’un des premiers à recevoir des chèvres grâce au catalogue de cadeaux durables de Vision Mondiale. Lorsque ses chèvres ont fait des petits, il en a vendu pour acheter de la nourriture.

« Il était vulnérable, mais capable de vivre », explique Eugern Siawala, 51 ans, directeur des programmes agricoles de Vision Mondiale à Moyo. Eugern était inquiet pour la santé de Patrick, mais il voyait en lui de l’espoir.

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Béatrice, 11 ans, et son beau-père, Patrick Nzala, arrosent les plants de choux de la famille.
Photo : Laura Reinhardt


Eugern a encouragé Patrick à joindre un groupe d’épargne, puis a suggéré que Patrick prenne un petit prêt grâce au programme de microfinancement de Vision Mondiale, VisionFund, qui aide les agriculteurs et les membres de la communauté à créer leurs modes de vie. Avec la pompe qu’ils ont achetée, il a pu arroser plus de terrain et faire pousser des cultures plus abondantes, en meilleure santé.

Aujourd’hui, la famille de Patrick et Béatrice est en sécurité.

Il y a aussi Adam, qui fréquente la même église que Debby. Adam, cinq ans, est né en 2013, l’année où deux hôpitaux ont été construits dans le sud de la Zambie. L’un d’eux est à seulement 5 kilomètres de chez Adam.

Cette clinique a été très importante pour Adam. Récemment, il a commencé à vomir, sans que ses parents comprennent pourquoi. Son père, Ignatius, l’a emmené se faire examiner.

Christabel Payton, 33 ans, infirmière depuis huit ans, lui a diagnostiqué un potentiel ulcère gastrique, probablement causé par des bactéries. « Je suis heureuse qu’il soit venu aujourd’hui », explique-t-elle.

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À la clinique de Moyo, Adam, 5 ans, est assis sur les genoux de son père pendant que l’infirmière Christabel Payton l’examine. Photo : Laura Reinhardt

Même s’il n’est pas encore parrainé, Adam reçoit un traitement dans une excellente clinique, disponible grâce au parrainage dans cette communauté qui, auparavant, ne disposait d’aucune installation de soins de santé.

L’infirmière a été témoin des grands changements survenus à Moyo. Elle raconte que les personnes qui avaient quitté la communauté pour trouver une meilleure vie ailleurs y reviennent. Ils savent que grâce au parrainage, Moyo vit désormais dans l’abondance.

Grâce à nos solutions communautaires, lorsque vous aidez un enfant, 4 autres enfants en profitent du même coup. Debby et ses amis en bénéficient tous, grâce au fait qu’elle est parrainée.

Article par Kari Costanza